Rencontre avec Gomargu, illustratrice

Le hasard des rencontres digitales frappe encore à ma porte. Un quiproquo sur ma page Facebook, la réaction de certains internautes très engagés (bien joué !), un petit message privé de Margaux sur Instagram… Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. Un dessin simple, engagé et d’une grande efficacité, un noir et blanc terriblement addictif et des sujets réels du quotidien. Qui se cache derrière le pseudo GOMARGU ? Voila un debut de réponse.

A lire et à partager
Merci Margaux pour ton temps.

Q1 / Bonjour Margaux aka Gomargu, merci de prendre le temps de répondre à mes questions. Tu pourrais te présenter à ceux qui ne te connaitraient pas encore ?

Salut! ?Tout d’abord merci beaucoup pour l’interêt que tu portes à mon travail ? Et bien, beaucoup de choses sont déjà dites ?Je m’appelle Margaux et je suis parisienne ! Je suis Brand Designer dans une start-up génialissime la journée et Illustratrice la nuit ? Une passion que j’ai développée très tôt à vrai dire donc qui a toujours plus ou moins fait partie de moi ! Je dessine beaucoup beaucoup de femmes, pour parler d’elles, de nous ! J’observe, j’écoute, « et paf ! Ça fait des Chocapics® » !

Q2/ Je suis amusé par ton pseudo, Gomargu, qui sonne comme un héros puissant d’un manga ! Tu peux nous expliquer ?
Ahaha ! J’adore ton interprétation ? Je n’ai pas la prétention d’être un héros ! Mais je prends ! L’explication est assez bête ! On m’appelle souvent Gomar (NDLR : Margaux <=> Gomar) et quand je me suis inscrite sur Instagram il y a bientôt 5 ans, Gomar était « évidemment » déjà prit ! Une amie Londonienne m’appelait souvent « Magu » alors j’ai simplement fait la contraction Go-Margu ?

Voilàà ?


Q3/ Artiste, illustratrice, dessinatrice, bédéiste,… comment dois-on te présenter et à quoi ressemble ton quotidien professionnel ?

Alors je pense que je préfère le terme d’illustratrice ! Dessinatrice c’est pour les pros ? Et bédeistes c’est encore le level au dessus ?on quotidien d’illustratrice donc, c’est de pouvoir faire mes illustrations quotidiennes, car je tiens à publier tous les jours (sauf exception).

Ça crée une sorte de rendez-vous tous les matins. C’est très important pour moi, c’est comme une mini thérapie où je balance mon mood du moment, après une déception amoureuse ou tout simplement quand j’entends des choses drôles que je note et que je veux partager. Mon quotidien est donc principalement basé la dessus en plus de mon taff à plein temps et des commandes que j’ai à côté !

QUE DU BONHEUR !

Q4/ Pas mal de tes dessins font référence à la position de la femme dans la société, son corps, son intégrité,…
Tu t’es d’ailleurs associée, avec d’autres, sur le thème des violences sexistes et sexuelles. Tu te vois comme une artiste engagée ?

Oui je pense être engagée, du moins je fais partie de cette génération qui n’a plus peur des tabous que provoquent certains sujets, et qui souhaitent s’élever contre des choses qui paraissent normales mais qui ne le sont pas du tout. C’est surtout fou de voir à quel point on est pas seules, à penser ce genre de choses, et c’est très fédérateur. J’ai beaucoup de gens qui m’inspirent sur ce sujet, comme Pénélope Bagieu, Camille de « Je m’en bas le clito » ou même Olympe G. Je trouve ça très dur de s’assumer, et de sortir du lot, sans être trop ou pas assez. C’est donc important de le dire pour se situer et trouver sa place. Se sentir un peu plus légitime en temps que femme et arrêter avec ce syndrome de l’imposteur qui nous pourri la vie.

Q6/ Ton Instagram se visionne en noir et blanc avec de toutes petites touches de rouge, de bleu ou de vert isolées. Tes choix sont purement esthétiques ou doit-on lire entre les lignes pour y trouver une signification plus précise ?
Très bonne question ! Je n’y ai moi-même pas vraiment réfléchis… Au début je faisais de la couleur, et je n’arrivais pas à rendre le visuel impactant. La couleur rendait mon illustration fade parce que je ne la maîtrise pas.

Avec le noir et blanc c’est un peu comme les affiches de mai 68, on va droit au but, pas de chichi, juste quelques ombres pour donner du volume et hop ! Ca me permet de me concentrer sur l’aspect graphique et le message brut. J’aurai du mal à revenir à la couleur, sauf par petites touches comme tu le disais. Inconsciemment j’avais aussi le travail de Marjane Satrapi (NDLR : auteur du très célèbre « Persepolis » en 2007) en tête, et je pense que ça a joué.

Q7/ Quelles sont tes sources d’inspirations actuellement ? Des artistes que tu admires secrètement ou avec qui tu rêves de collaborer ?
Ahaha ! Alors je n’admire personne secrètement ! Encore une fois c’est très important de dire à quelqu’un à quel point on aime son travail. Je mets donc un point d’honneur à les admirer mais à les contacter pour leur dire ou même aller prendre un café avec eux.

Grâce à ça je me suis fait un petit groupe d’amis auxquels je tiens beaucoup, comme Baptiste « Les histoires courtes« , Marie Margot, Coucou Aurelien, Lucy Macaroni (je suis désolée de ne pas tous les citer mais je les admire ? ). J’ai beaucoup d’admiration pour Pénélope Bagieu évidemment! mais aussi Malika Favre, Agathe Singer et tout une multituuudeee d’autres artistes qui défoncent tout ?

Q8/ Rêvons un peu, sans contrainte logistique et financière, quelle pourrait être ta prochaine œuvre ?
Mh !! Alors mon rêve comme beaucoup je suppose serait d’être publiée dans le New Yorker et à l’échelle de la France dans le magazine le 1 (NDLR : Très chouette magazine pas mal illustré au format A4 qui a la particularité de s’ouvrir et de se lire comme une carte routière et de ne traiter qu’un seul sujet par semaine), un mag indépendant que je dévore toutes les semaines avec délectation ? Sinon évidemment, faire un livre avec des gens bienveillants sur un sujet cool ! ?

Suivre les facéties de GOMARGU
https://www.instagram.com/gomargu/

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