Rencontre avec Jonathan Trullard
Aujourd’hui une petite carte blanche à un jeune auteur qui vient de réaliser un clip remarqué pour Tim O’Connor. Un clip produit en toute indépendance et donc sans grands moyens. Je connaissais son travail sur sa série documentaire « Arrête ton cinéma » (en stand by pour l’instant) que je vous recommande d’aller visionner. il n’en fallait pas plus pour lui poser quelques questions !
Merci à lui pour sa disponibilité
Bonne lecture
Bonjour Jonathan, tu pourrais te présenter un quelques lignes ?
Bonjour à tous, j’ai commencé à faire du cinéma avec la création d’une série documentaire, intitulée Arrête ton cinéma! en 2012. La série raconte les errances de jeunes cinéastes en herbe cherchant à faire « leur » cinéma, loin des paillettes et des tapis rouges.
« Et le titre vient des réflexions que l’on me faisait lorsque je disais vouloir faire des films « Arrête ton cinéma, Spielberg!«, se moquait-on. La scène de fin (temporaire je l’espère) de la série, souligne mon état d’esprit : »
[vimeo width= »600″ height= »338″]https://vimeo.com/135747504[/vimeo]
Cette série n’a quasiment jamais été financé (4000€ en 3 ans..) et a bénéficié de l’aide de dizaines d’étudiants bénévoles, techniciens et artistes graphistes et dessinateur. Le projet a été proposé à plusieurs chaînes TV nationales mais sans succès, sans doutes faute de distinction clair de la « case » possible pour ce genre de projet hybride (entre fiction et documentaire..).
Tu as un parcours particulier dans le milieu du cinéma ?
Ma formation est essentiellement littéraire et surtout d’anglais (Khâgne, maîtrise d’Anglais, Licence de Lettres Modernes et PGCE – équivalent britannique du CAPES pour enseigner le français aux britanniques).
Puis il y a quatre ans j’ai eu envie de tout arrêter pour faire ce que j’avais toujours eu envie de faire sans jamais m’en donner les moyens : faire du cinéma. Je suis rentré en France et j’ai fait une Licence de Cinéma (théorique) à Aix-en-Provence. Ma connaissance du cinéma est quasi purement cinéphile, et au final j’ai très peu de connaissances techniques encore aujourd’hui (ce qui est souvent handicapant dans mon dialogue avec les techniciens).
Comment s’est faite la rencontre avec Tim O’Connor ?
En 2013, j’ai recherchais pour cette série un musicien irlandais pour composer la musique originale. Tim O’Connor m’a contacté, c’est un anglais d’origines irlandaises vivant à Chambéry, il est très présent sur la scène musicale acoustique, contemporaine et irlandaise et « roots » en général. Il a également fait de nombreuses premières parties comme celles de Moriarty, Daby Toure ou Martin Stephenson. Nous avions convenu à l’époque qu’au lieu de le payer pour sa musique (« Bird Flying Out of its Cage« ), nous ferions un « échange » !
Un jour, je lui ferai un clip sur un de ses futurs morceaux. Il m’a fait écouté « The Lizard »… j’ai choisi cette musique qui m’inspirait profondément. Voilà donc aujourd’hui son clip, Tim m’a donné littéralement carte blanche. Un clip fait avec quelques centaines d’euro, en mode bricolage… Je n’ai jamais fait de films avec de réels financements et c’est aujourd’hui ma limite dans mes projets.
[vimeo width= »600″ height= »338″]https://vimeo.com/145583851[/vimeo]
Un projet en cours ou à venir ?
Mon prochain projet est un nouveau clip. J’ai fait faire le storyboard il y a quelques semaines… Plus ambitieux que ce dernier en termes de moyens, il s’annonce compliqué en termes d’organisation, j’ai besoin d’aides financière et logistique pour le produire (je propose actuellement ce clip à diverses personnes pour accompagner un de leurs morceaux et pour ma recherche de financements).
Par ailleurs, je ne crois pas au financement participatif pour des projets indépendants et aussi confidentiels. Recevoir 10€ ou 20€ de tous nos proches et amis, ça n’a pas vraiment de sens… J’ai essayé et échoué il y a 3 ans. Je demandais 1600€, et j’ai fini par aller faire la manche à la sorties des cinémas aixois pour récolter les centaines d’euros manquants. Triste !!!
Mais le projet sur lequel je rêve actuellement de travailler si je n’avais pas de contraintes financières, c’est mon premier court-métrage de fiction. Une histoire d’amour. Dernièrement, Claude Lelouch présentait son dernier film « Un+Une » et quoiqu’on pense de ses films, ce mec parle d’amour comme peu de réalisateurs.
Lelouch dit filmer l’amour comme des polars car « on ne sait jamais à l’avance qui va tuer l’autre ». »J’aimerais moi filmer l’amour comme des thrillers… car on ne sait jamais jusqu’où l’angoisse amoureuse peut nous mener… »
Pour en savoir plus =>
www.arretetoncinema.com