Diane Arbus (1923-1971)
Comme résolution pour cette nouvelle année, je vous propose de revenir régulièrement sur le travail d’un photographe du 20 ème siècle.
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir, redécouvrir, Diane Arbus.
Rarement exposée dans notre pays, il aura fallu presque 40 ans après sa disparition, pour voir une retrospective célébrant son œuvre, au Jeu de Paume (Paris) en 2012,
Née en 1923, à New York et issue de la bourgeoisie, elle aurait pu vivre une toute autre vie. Très jeune, et malgré les réticences familiales, elle se marie avec celui qui va décider de sa destinée : Allan Arbus, petit photographe désargenté.
« Je suis née en haut de l’échelle sociale, dans la bourgeoisie respectable, mais, depuis, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour dégringoler »
Après une période difficile, le couple se lance dans l’aventure de la pub et de la monde, signant quelques belles couvertures pour les grands magazines de l’époque (Vogue, Glamour).
Sa véritable carrière débute vraiment en 1960, lorsque le couple se sépare. Elle débute des études de photographie et en 1963, elle obtient une bourse de la Fondation Guggenheim. Elle peut ainsi se réaliser dans une série de portraits d’américains intitulé : « American Rites, Manners and Customs ». Elle abandonne à ce moment le format classique rectangulaire, pour se consacrer désormais au format carré, laissant place au portrait, au sujet !
Bien avant Nan Goldin (dont on aura l’occasion de reparler), elle consacre son travail à une esthétique jusque là peu exploitée : la scène freaks. Désormais, l’artiste va s’employer à donner une vie à ces figures hors-normes de la société. Travestis, handicapés mentaux, des nains, jumeaux… une véritable galerie de personnages singuliers.
« Ce que je préfère dans la photo, c’est que c’est un acte un peu polisson. Une sorte de permis pour aller où je veux. »
Une de ses clichés les plus célèbres (« Jumelles identiques » – 1967) montre deux fillettes le regard fixe… On raconte (???) que cette photo aurait inspiré Stanley Kubrick pour les personnages des jumelles Grady pour son film « Shining ».
Par ses choix audacieux dans ses thématiques, par son approche directe, cru et artifice, Diane Arbus livre une œuvre unique dans l’histoire de la photographie américaine.
Diane Arbus se suicide en 1971 laissant une œuvre inestimable.