Rencontre avec Monsieur Qui !
Q1/ Pouvez vous présenter ? Qu’avez vous fait comme étude ? Vos passions, loisirs,…
Diplomé de communication visuelle, j’ai tour à tour été concepteur editorial dans une maison d’edition photographique, puis retoucheur photo mode/ beauté, et enfin illustrateur mode parce que finalement je n’ai jamais cessé de dessiner. En parallèle mes loisirs sont de coller de grosses affiches peintes dans la rue, et parfois peindre dans les terrains vagues de la capitale. J’aime aussi sillonner Paris en vélo, trouver des spots, découvrir de nouveaux quartiers… Mon pseudo vient du nom du studio graphique que j’avais fondé quand j’ai commencé à travailler : « Merci qui? », en peu de temps je me suis vu attribué le nom de « Monsieur Qui ».
Q2/ Depuis quand exercez-vous cet art ? Premier tags en 1990 à Béziers (34), premiers collages fin 2006 à Marseille.
Q3/ Comment définissez vous vos oeuvres ?
Passéistes, sombres, racoleuses, romantiques, parfois cyniques mais surtout graphiques ! …Question difficile :) Il n’y a pas de définition possible, elles évoluent avec le temps, l’expérience, la reflexion…
Q4/ Quelles sont vos inspirations ?
Elles sont multiples… Cela peut aller des vieilles gravures du 19ème au graffiti actuelle, des Bérurier Noir à MF Doom, de l’illustration d’après-guerre (René Gruau, Bob Peak) à la skate culture… Le quotidien, l’actualité, la déraison humaine ont une influence sur mon « imagerie ».
Q5/ Ya t-il un message dans votre travail ?
Il n’y a pas à proprement parlé de message dans mes travaux de rue, on est plutot dans la suggestion, voir la séduction avec les collages de portraits féminins… L’idée est de générer une réaction, bonne ou mauvaise. Les « usagers » des grandes villes sont à présent saturés de messages, qu’ils ne perçoivent pas toujours de manière consciente, alors parfois leur imposer une image « gratuite » dans leur environnement suscite l’intérêt et parfois des réactions étonnantes (« mais pourquoi vous faites cela puisque ce n’est pas pour de l’argent ? » question récurrente et inconcevable pour certains :)
Q6/ Comment choisissez vous les lieux ? Vous n’avez exposé qu’à Paris ?
Je choisi les lieux de collages en fonction de leur photogénie et des possibiltés de perrenisation de l’intervention, parfois par coup de coeur. J’ai eu l’occasion de coller à Paris, Marseille, Toulouse, Aix-en-Provence, Londres, Barcelone.
Q7/ Apparemment vous exercez pas seulement que du collage ou du graff, quelles sont vos autres activités ?
Jusqu’alors et comme dit plus haut, j’ai pratiqué l’illustration de mode dans un contexte de commande. Activité que je ne n’exerce pratiquement plus aujourd’hui, au profit de travaux d’atelier. Je travaille également le papier en le découpant (cut paper art), un peu comme de la dentelle (à voir lors de ma prochaine expo)…
Q8/ Qu’est ce que cela vous apporte t-il d’afficher vos travaux dans la rue ? Quels sentiments cela vous procure t-il ?
Celui de me réapproprier des espaces, de ne pas subir la ville en la balisant ; à près tout il n’y a que les espaces privatisés de la publicité qui ont droit de citer dans les grandes métropoles, la rue est un lieu publique, modulable, à nous d’en profiter et de le faire évoluer. Ensuite pour l’impact ; les gens du quartier, passants, photographes-chasseurs s’approprient l’oeuvre, l’aiment ou la détestent, la diffusent, parfois la volent… Ca ne m’appartient plus, le lieu transformé un temps (car à Paris il y a beaucoup de nettoyage) devient singulier. La seule trace qui restera dans le temps sera une photo, une image à ranger avec les autres un peu comme une collection.
Q9/ De petites informations, insolites, spéciales ou originales, Des projets futurs ?
Pour l’insolite, j’ai pu entendre que monsieur Qui était : un collectif de filles, un street artist allemand, une marque de fringues, la meme personne que Mezzoforte (autre colleur d’affiche avec qui je faisais mes sorties) …Le pouvoir de la rumeur. Quant aux projets, dans l’immédiat celui qui occupe mon esprit, mes mains et mon temps est ma première exposition « Seventeen Seconds » à la galerie Openspace à Paris qui aura lieu du 6 au 17 avril 2013 ; Samedi 6 avril vernissage à 16h, you’re welcome…
Et un petit plus : la vidéo de l’expo : https://vimeo.com/61190644
Pour voir plus : http://mnsrq.tumblr.com/
http://cargocollective.com/monsieurqui
Éric Lacan
Seventeen Seconds
Exposition du 6 au 17 avril 2013
Vernissage le samedi 6 avril entre 16h et 20h
Galerie Openspace – 56, rue Alexandre Dumas 75011 Paris
09 80 66 63 94 / contact@openspace-paris.fr
openspace-paris.fr – facebook.com/Openspaceparis