Stupeflip à Paloma
En cette soirée du 20 décembre, l’association historique Rakan fait son festival à Paloma en invitant Stupeflip, Punish Yourself et Zeller.
Je ne cache pas ma joie de voir les membres du CROU sur la nouvelle scène nîmoise.
Lors de notre « dernière rencontre », à Montpellier en mars 2011, le public avait connu les joie de la frustration suprême avec un live sans concession, qui avait pris fin de manière brutale sans ménagement !
La bonne nouvelle c’est que le public est au rendez-vous ! Un public engagé, venu parfois de très loin, pour se donner corps et âme.

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
A quoi peut-on s’attendre en venant voir Stupeflip ?
Pour suivre le groupe depuis pas mal de temps déjà, ma réponse est toujours la même, la grande force de King Ju (et du groupe !) c’est d’être là où on ne les attend pas. Ce soir encore, on ne sera pas déçu du voyage !
La mythologie
En effet, on retrouve sur scène tout ce qui a construit le groupe. depuis l’esthétique si spéciale des pochettes, aux déguisements des plus improbables (repris avec ferveur par le public !), sans oublier les visuels mystico-fantastiques… Côté son, le C.R.O.U. s’appuie sur sa marque de fabrique désormais reconnue dans toutes les régions (…), des cris, des scratchs, des samples noisy… Cependant, il serait très réducteur, de ne résumer STUPEFLIP qu’à son esthétique ! Le groupe s’est inventé une histoire, des dates clé, des codes, des lois… qui se déclinent depuis 2000 autour d’une musique qui mixe hip hop, grunge, punk… à l’image de la culture musicale de Julien Barthélémy.

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
22h15 : la grande messe
Après le gros son industriel ultra efficace des toulousains de Punish Yourself, les membres plus ou moins cachés du CROU font leurs apparitions sur la scène lors d’une longue intro (« Crou genesis » tiré du dernier EP « Terrora« ) religieusement attendu par un public de fidèles. Le concert débute avec une cri de rage venu d’outre-tombe : le « DIE MOTHERFUCKER DIE« .
Pendant 90 minutes, le groupe offre un panel assez large de ses tubes issus des 3 précédents albums… l’occasion de mettre en scène les divers personnages créés par le CROU… au fil des années.
Après un début de set aux sons synth’ pop 80’s (Krou Kontre attakk, Le sonkifoudécou, Les monstres, La religion du stup,….), c’est (enfin !) l’arrivée de l’emblématique CADILLAC prét à en découdre. Un programme plus lourd et plus rythmé pour cette seconde partie du show (Hater’s Killah, Cold world, Stupeflip, The cadillac theory).

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
Pop Hip : la résurrection
Anachronisme ou simple joie de ressortir la marionnette pour un ultime tour de piste, l’arrivée de POP HIP suscite l’excitation dans le public, sensible aux petites ritournelles pop. Celui que l’on croyait mort et enterré depuis le dernier album The hypnoflip invasion revient pour chanter le dernier tube de l’été Gaëlle, avant de se faire sortir manu militari par les autres membres du groupe.

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
Après quelques petits flottements de Monsieur Santiago (le remplaçant de feu MC Salo), le son se durcit encore un peu plus pour un fin de set placée sous le signe de la provocation… King Ju fait ce qu’il fait de mieux, s’en donne à coeur joie entre insultes et slogans rageurs… tentatives (maladroites) de communication avec un public qui en veut toujours plus…
Un dernier morceau pour la route… puissance métallique au service de l’idéologie primaire du C.R.O.U. : « A bas la hiérarchie, pour tous les mecs qui sont dans les boites« .

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
Stupeflip toujours fidèle
Atmosphère pesante, mystique dont le C.R.O.U. s’est fait spécialiste. Le « Nouveau Spectac » est clairement plus visuel et théâtral que jamais. Alternance de sons très lyriques et boucles quasi mystiques… et de sons très lourds,
Là où tous les groupes auraient enchainé tubes sur tubes, en mode sympa, détendu… Le C.R.O.U. prend un plaisir certains à dérouter ses propres fidèles… Propose une revisite totale de ces morceaux emblématiques (Je fume pu d’shit, Argent ou Stupeflip vite), quitte à en casser le rythme, à shunter les paroles ou à abréger le plaisir de son audience comme s’il ne fallait jamais se satisfaire de la facilité.
Julien Barthélémy (King Ju, Pop-Hip, Raskar-Kapak) ne s’en cache pas, plus à l’aise derrière ses consoles que sur une scène, il n’est pas la dans une posture de séductions des « biens pensants », de l’establishment.

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
Tenir ! C’est la promesse faite par King Ju. Ne rien lâcher et malgré la côte du groupe, le discours est toujours le même.
Rester en alerte, tel est le mot d’ordre de Stupeflip. Le C.R.O.U. en profite même pour régler quelques comptes avec la scène française avec quelques mots doux pour Olivia Ruiz, Dionysos, Cali et consorts.
23h45 fin de la prestation sur la promesse d’un DJ set.
Direction le patio pour un debriefing entre fans (…).

Stupeflip – Paloma – Nîmes – 20 décembre 2012
Alors oui, on peut tout reprocher au C.R.O.U. !!! Une certaine forme de dilettantisme, une pluie d’insultes gratuites, le sacrifice de gentille peluche, une mise en scène parfois foutraque, une volonté de casser le rythme, des transitions bien trop longues… mais tu t’attendais à quoi ??? Des câlins, des mots doux, des ballons et des promesses d’amour ???
Merci à Rakan Musiques et à Paloma pour la soirée.
RAKAN/
PALOMA
Special tkx à Stéphane RIP® pour ses clichés //