Rencontre avec la revue COLLECTION

Une revue autour du dessin contemporain, c’est suffisamment rare pour que l’on se doive d’en parler. La revue COLLECTION est née d’un collectif de 5 dessinateurs passionnés et engagés. Une revue  qui fait la part belle aux travaux de jeunes auteurs comme aux génies du genre. A quelques heures des fêtes de Noël, voila la bonne idée cadeau pour les passionnés de belles illustrations.

Julien, a bien voulu répondre à quelques questions… Merci !

Bonne lecture


Collection 3, 2012

 

Q1 / Bonjour Julien et merci de nous accorder du temps. Tu pourrais nous présenter la revue  COLLECTION ?
La revue Collection est un projet initié par 5 dessinateurs, Jean-Philippe Bretin, Vanessa Dziuba, Marine Le Saout, Sammy Stein et moi-même, Julien Kedryna. À la base de ce projet il y a l’envie de créer une revue que nous aurions aimé lire mais qui n’existait pas. Il y a beaucoup d’artistes qu’on ne retrouve que dans des livres à petits tirages, distribués via des réseaux bien précis, dont on ne peut voir que des images.

Le but était de donner la parole à ces artistes, de parler avec eux autant qu’avec des artistes établis ou non dans d’autres milieux. Il y avait dans l’idée de départ, une vraie idée de décloisonnement. Nous parlons ainsi parfois avec des artistes amateurs, Jon Ray, dans le dernier numéro par exemple, est un geek dingue d’Heroic Fantasy qui a entreprit de faire un dessin par jour pendant un an, et nous présentons l’intégralité de ces dessins aux côtés des travaux de David Shrigley, qui lui est un artiste à la renommée internationale.

 


David Shrigley dans Collection 3

Nous voulions très clairement que le texte soit très présent, sans négliger l’iconographie pour autant, et que ce texte soit la retranscription d’un dialogue, quelque chose d’agréable et de fluide à lire. Nous ne souhaitons pas nous positionner comme une revue critique, et ce qui se dit dans les entretiens y contribue finalement suffisamment.

La revue est annuelle et bilingue, et nous avons sorti en septembre le troisième numéro.


ShoboShobo dans Collection 3


Concert pendant l’exposition de Jean-Xavier Renaud au Monte-en-l’Air (Paris 20e) en janvier 2012



Vernissage de l’exposition de Joris Goulenok et Gsulf au Monte-en-l’Air (Paris 20e) en décembre 2011

Cette activité éditoriale s’est ensuite étendue à l’organisation d’expositions. Nous avons pendant un an programmé des expositions dans un modeste lieu parisien —qui n’existe plus désormais— qui s’appelait Kiosque/Images. C’était pour nous l’occasion de montrer les travaux originaux d’artistes que nous voulions défendre. Nous avons ensuite programmé plusieurs expositions à la librairie galerie Le Monte-en-l’Air à Paris, un lieu dans lequel nous traînons souvent nos guêtres ! Cet été, le Centre d’Art Contemporain de Lacoux nous a offert son lieu magnifique pour une exposition dont nous avons été les commissaires et que nous avons intitulée Stratos.


Vue de l’exposition Stratos au centre d’art contemporain de Lacoux (01), avec ici Moolinex, Sammy Stein, José Maria Gonzalez et les céramiques de Bastien Aubry et Dimitri Broquard


Vue de l’exposition Stratos au centre d’art contemporain de Lacoux (01), avec ici Delphine Duprat, Julien Kedryna, Stéphane Prigent et Vanessa Dziuba



Wallpainting de Ludovic Boulard Le Fur à l’exposition Stratos

Enfin, nous profitons du blog sur notre site pour parler d’actualités, car nous ne menons jamais dans la revue les entretiens dans le cadre d’une actualité promotionnelle par exemple. On ne souhaite pas ancrer les entretiens dans une temporalité trop affirmée, on voudrait idéalement que la lecture de l’entretien puisse être aussi compréhensible dans cinq ans qu’aujourd’hui.

 

Q2 / COLLECTION c’est également de l’événementiel, des expositions,… Vous nous préparez de belles surprises pour 2013 ?
Le terme événementiel nous parait assez démesuré à notre échelle ! Par contre nous avons effectivement des projets sur le feu ! En janvier nous serons pour la première fois à Angoulême avec un stand et une installation dans le cadre du OFF. Dans le premier trimestre nous allons aussi sortir deux nouvelles éditions, un livre d’un artiste inconnu au bataillon, entre bande dessinée et art brut, et deux sérigraphies du japonais Yûichi Yokoyama, dont nous avons publié un entretien dans le second numéro de la revue. Nous montrerons aussi nos dessins à la librairie le Monte-en-l’Air en début d’année. Enfin, nous aimerions beaucoup donner une suite à l’exposition Stratos. Nous recherchons un endroit susceptible d’accueillir cette exposition, nous en profitons d’ailleurs un appel aux structures susceptibles d’être intéressées.

Et puis, la revue étant annuelle, le numéro 4 verra logiquement le jour au cours de l’année.


Yûichi Yokoyama dans Collection 2

 

Q3 / En tant que défricheurs, vous auriez quelques noms d’artistes, talents émergents qui seront les futurs incontournables ?
Défricher à tout prix n’est pas notre priorité. Par contre nous sommes très fidèles aux artistes qui nous intéressent depuis un moment, nous continuons de suivre leur actualité, etc. À l’heure d’Internet il est facile pour tout le monde de défricher, et revendiquer la paternité d’une découverte est un peu illusoire, on n’essaiera jamais d’apposer à un nom d’artiste la mention « découvert par », même si nous sommes ravis de voir des jeunes talents se confirmer. Au registre de ceux là, on peut parler de Paul Loubet par exemple, qui à coup sûr fera des siennes à l’avenir, ou encore Jérémy Boulard Le Fur dont nous avions exposé à Kiosque/Image le travail aux côtés de celui de son frère, Ludovic, à qui un entretien était consacré dans le premier numéro. Ces deux frangins devraient continuer sur leur voie qui semble bien se tracer ! On imagine aussi difficilement les choses s’arrêter en si bon chemin pour Jean-Xavier Renaud, avec qui on discutait dans le second numéro.


Peinture de Paul Loubet


Dessin de Jérémy Boulard Le Fur

Q4 / Sans contrainte de temps, de lieu et de moyens, la revue ou un événement de rêve pour l’équipe de COLLECTION ?
Ce serait l’enfer ! Bizarrement, avec toutes ces possibilités, nous serions certainement désemparés. Les contraintes de temps et d’argent nous forcent à faire des choix, à discuter, à prendre des décisions parfois même une heure avant d’envoyer à l’imprimeur. C’est ce qui fait le côté excitant du projet ! Je ne vois pas de quelle manière on pourrait bien avancer sans contrainte aucune. Sinon, se rémunérer pour le travail accompli, avoir un vrai comptable en charge de ce dur labeur, ce serait déjà un premier pas vers le rêve !

Pour en savoir plus : 
http://www.collectionrevue.com/
La revue Collection sur Facebook
Collection sur Twitter

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