Rencontre avec PEROXYDE
Un constat simple : on est tous à moins de 7 relations du Pape ! Oui je sais, peu d’intérêt pour la plupart d’entre nous…
La rencontre avec PEROXYDE est un peu à cette idée. Je connais l’homme qui connait l’homme qui connait l’homme… qui connait Justine ! Certains auteurs présents dans PEROXYDE ne vous sont pas inconnus. Dark Wine (Joël Mas), Marjorie Calle, Scanreigh, Julien Francioli + Doré (Dig Up Elvis)…
Après avoir vu passer quelques photos et avoir pris le temps de commander les 4 premiers numéros, il m’était impensable de ne pas parler du travail d’artiste que Justine fait au sain de PEROXYDE depuis quelques années. De plus, ces jours-ci, on fête un double anniversaire : les 5 ans de parution et un #5 très spécial (grand format épais).
On se devait d’en parler ici. Merci à Justine qui a plus que jouer le jeu des questions / réponses. Bonne lecture !
Q1/ Bonjour … et merci de m’ accorder un peu de temps… Tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours et la naissance de Peroxyde ?
Je suis originaire de Paris, où j’ai étudié l’histoire de l’art après le bac (L arts plastiques) et j’ai aussi passé trois ans à l’école des Beaux Arts de Nîmes où j’en suis sortie diplômée avec une mention (dnap). Je ne suis pas allée plus loin, assez déçue des Beaux Arts, mais aussi parce que la direction de l’époque a jugé bon de me renvoyer. J’aurais pu intégrer une autre école, j’avais pas mal de soutien de certains profs exilés dans la région entre autres, mais je crois que j’avais passé l’âge, je me sentais fatiguée de ces conneries car au final je n’ai pas appris grand chose à Nîmes.
Je suis assez ingrate avec les Beaux Arts de Nîmes, mais au final notre relation s’est construite sur une supercherie. J’ai été acceptée à l’école sous la direction de Denizot, malheureusement j’ai fait ma rentrée sous Gutherz. En gros la rencontre entre le multimédia et le brou de noix 5NDLR : sorte d’encre teinté utilisée pour le lavis ou en menuiserie pour teinter le bois).
En revanche certaines rencontres m’ont marquées, aujourd’hui encore j’en récolte les enseignements. C’était une forme de soutien dans cette ambiance pourrie des beaux arts, ça m’a beaucoup aidé à avancer dans mon travail. Bref, tous ces évènements m’ont amenée à créer Peroxyde, quelques mois après mon diplôme. C’était un moyen de diffuser le travail, aussi bien le mien que celui des autres. C’était assez déroutant l’après beaux arts, Peroxyde a été une réponse à ça. J’ai toujours souhaité faire quelque chose de collectif, alors que je suis plutôt solitaire c’est assez étrange d’ailleurs… Enfin ça a commencé par la forme du fanzine, photocopié à l’arrache, j’avais pas de matos, je faisais ça quand je pouvais, dans le TGV, à Paris, à Nîmes…
J’ai de supers amis qui m’ont permis de squatter des ateliers de sérigraphie, où j’ai concrètement appris à en faire… Tout est purement du do it yourself, disons que c’est comme ça que j’aime travailler, apprendre en faisant. Et ensuite c’est devenu une succession de rencontres, d’échanges, un projet fédérateur… Puis une longue pause, un bilan, un déménagement, je suis revenue sur Paris, j’ai aussi rencontré celui avec qui je réalise l’évolution de Peroxyde à laquelle j’aspirais en le créant, GBG aka Les Marins Cutters.
Q2/ Aujourd’hui pour la sortie du #5, le format change et c’est un véritable objet d’art que tu nous livres ? Est-ce le « Peroxyde » idéal pour les numéro à venir ou juste une sorte de Hors Série ?
Ce 5e numéro est un numéro anniversaire : les 5 ans de Peroxyde. La revue sort deux fois par an et le 5e numéro printemps 2011 (devenu été) coïncide avec la création de la revue au printemps 2006. Cet hasard du calendrier m’a permis de réaliser un projet que j’avais en tête depuis longtemps. C’était un prétexte pour voir grand, me permettre toutes les excentricités possibles. Je me suis régalée, mais ça a été une expérience usante, pour GBG comme pour moi. On a deux ateliers assez rudimentaires surtout le mien (je fais sécher les tirages sur un étendage à linge!) et le matos nous a progressivement lâché… l’aspiration de la table de tirage, l’émulsion, le karcher, tout lâchait… Mais le résultat est vraiment satisfaisant. Aujourd’hui il est fini il ne m’appartient plus, je ne le trouve plus aussi sexy qu’en le faisant, mais je suis vraiment heureuse de l’avoir fait !
Tu parles d’objet d’art, j’y vois surtout une direction qui m’intéresse vraiment, accéder au livre d’artiste. Mais ce numéro n’est pas une fin en soit, c’est une étape, le prochain sera différent, et celui d’après encore différent. Chaque numéro est une étape qui s’inscrit dans un tout, l’ensemble des numéros. Je n’envisage pas un numéro comme un repère pour le suivant. Il appartient à une équipe, les auteurs, une période, un état d’esprit. J’ai plutôt tendance à avancer doucement, rien n’est acquis, tout est à apprendre. Mais un pas après l’autre. Il reste beaucoup de choses à découvrir et une immensité à créer, ce numéro aussi beau soit-il s’inscrit dans cette démarche. C’est excitant pour l’avenir!
Q3 / Sans aucune contrainte (de prix, de droits, de formats…) et pour mieux te connaitre, tu proposerais à qui d’être présent au sommaire du prochain Peroxyde ?
Bon je vais te répondre, mais j’ai un soucis avec les « si », j’ai tendance à faire sans. Mais bon je joue le jeu, alors: Raymond Pettitbon, Seripop (très inspirants), Anna Giertz, Bettina Krieg, Dwight Schrut, Elzo, Steven Parrino, Banksy… Il doit y en avoir des tas d’autres, mais j’ai un problème avec le fanatisme, disons que j’aime le travail de ces personnes, mais j’y vois aussi des échecs, et c’est certainement pour ça que j’y suis sensible, rien n’est gagné, encore une fois, mais ils le font quand même vachement bien!
Présentation de Peroxyde le 24 septembre 2011 au Cabinet d’amateur à Paris 11e ==>
http://www.lecabinetdamateur.com
PEROXYDE ==> peroxyde.com
FACEBOOK ==> facebook.com/PEROXYDE
MAILTO ==> toctoc.peroxyde@hotmail.fr
EDITEUR ==> corbaksink.com
GBG ==> guillaumebgilles.tumblr.com
Quelques liens pour en savoir plus :
.Seripop.com
.Raymond Pettitbon
.Anna Giertz
.Bettina Krieg
.Elzo