Mandalas typographiques de Benoit Ménard
On avait déjà eu l’occasion de parler du groupe Hifiklub lors de son concert à Nîmes en novembre dernier par l’association DMDMA.
Pour la promotion de leur nouveau titre « Lonesome machine gun« , le groupe a eu la bonne idée de faire appel aux talents de l’artiste Benoit Ménard rencontré à la Villa Noailles (Hyères).
En accord avec Hifiklub, Benoit propose une performance collective qui sera alors juxtaposée à leur morceau, sortant ainsi du cadre imposé du clip musical habituel.
Hifiklub s’intéresse plus particulièrement à la réalisation en anamorphose d’un mandala de raticide inspiré par les typographies issues de logos de certains groupes Heavy Metal.
La vidéo ci-dessous présente donc en accéleré la mise en œuvre par simple dispersion au sol de mort aux rats de couleur, rose et bleue.
[vimeo]http://vimeo.com/17578433[/vimeo]
Benoit Ménard explique que son travail « fait écho aux mandalas réalisés par les bouddhistes avec des pigments ou du sable coloré. La construction du mandala est en elle-même une pratique spirituelle (*1), un support de méditation. Pour eux c’est une sorte d’offrande aux Bouddhas et à l’univers ». Ces mandalas, œuvres éphémères sont ainsi détruits après réalisation et sont soit jetés dans un fleuve, ou laissés au vent.
Une sorte de vanité, de memento mori (*2). C’est d’ailleurs au sein de ce genre spécifique de la nature morte que sont apparues les premières anamorphoses en peinture.
Mes mandalas sont réalisés en anamorphose et jouent de manière contextuelle avec l’espace d’exposition. Selon la position du spectateur, quelque chose lui est donné à lire, sinon il distingue de grandes lignes colorées qui décrivent des sortes de motifs abstraits voire tribaux, dont la matière intrigante reste mine de rien assez appétissante…
Mon travail utilise de manière générale, la démarche du peintre. Je considère la peinture comme un matériau conceptuel plus que comme un médium. Pour moi tous les moyens sont bons pour parler de peinture et de son existence, de sa charge historique, de sa disparition. Que ce soit par des coulures de paracétamol sur un socle qui devient à la fois trace de performance et peinture réalisée de manière autonome, que ce soit en utilisant des drogues d’extermination comme des pigments colorés (*3) ou que ce soit en allant peindre avec un chevalet de voyage des boîtes de nuit à Ibiza, ce que je considère être de la peinture est pour moi un moyen d’interroger les notions de l’achronie, de l’éphémère et de la trace ».
*1_ Ce qui explique pourquoi il me semblait intéressant de filmer la réalisation du mandala, la pratique est pour moi aussi importante que le résultat final.
*2_ Locution latine qui signifie « Souviens-toi que tu mourras ». Elle désigne un genre artistique de créations de toutes sortes, mais qui partagent toutes le même but, celui de rappeler aux hommes qu’ils sont mortels et la vanité de leurs activités ou intérêts terrestres.
*3_ Allusion aux drogues de loisirs.
Site internet de Benoit Ménard
Hifiklub online / Myspace
Merci à Benoit Ménard et à Régis Laugier pour leurs précisions et leur temps. /// ! \\\