« Faites le mur » avec Banksy

Quelques jours après sa sortie en salle et quelques heures après son visionnage une question me taraude :

« A quelle sauce Banksy vient de nous manger ??? »

Ce documentaire dont le titre original « Exit through the gift shop » se proposait de nous raconter les origines du Street Art au travers de rencontres avec des artistes importants (Banksy, Invader, Shepard Fairey, André…) et devait nous en dire un peu plus sur l’énigmatique artiste anglais Banksy.

Le film débute sur une longue introduction, nous présentant le principal personnage du documentaire, à savoir Thierry Guetta. Ce dernier est dépeint comme une espèce d’allumé, obsessionnel de la caméra vidéo, un français exilé à Los Angeles et qui va par de très nombreux concours de circonstances suivre de l’intèrieur la naissance du mouvement et constituer une banque d’images inestimable.

Prétextant tourner un film documentaire sur l’art de la rue, Thierry Guetta va suivre pendant des mois les sorties nocturnes (dans le monde entier) de Shepard Fairey (André the Giant, OBEY) et bien autres jusqu’a ce qu’il croise sur sa route (enfin !) Banksy !!!

Les 2 hommes accrochent et une longue collaboration commence. L’apogée se fera en septembre 2006 pour la première grande exposition de Banksy « Barely Legal » à Los Angeles. A partir ce ce moment la, le Street Art encore underground et totalement absent du monde de l’Art (et des galeries !) va connaitre une explosion, attirer les collectionneurs et se monétiser.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=a0b90YppquE[/youtube]

A ce moment, Thierry Guetta qui ne vit qu’à travers l’art des autres se met à rêver de devenir lui-même un artiste et passe ses nuits à recouvrir les murs de sa propre image.

Conscient de l’éphémérité de cet art et de l’importance d’en conserver la mémoire (les milliers d’heures de vidéo détenues par Thierry), Banksy demande à Guetta de se mettre au travail et de monter (ENFIN !) son film.

Le résultat présenté est un fiasco total !!! Un long clip épileptique de 90 minutes sans grand intérêt. Banksy propose à Guetta de lui confier les bandes et de se consacrer à sa nouvelle passion et « pourquoi pas monter une petite exposition pour se confronter au public » !

GUETTA prend les propos de Banksy au pied de lettre,  à grand coup de buzz marketing et surenchère médiatique, il va se transformer en Mr. BRAINWASH (M.B.W.). Deux mois de travail de préparation, 4000 visiteurs à la première, 2 mois de prolongation… et 1 million de $ de vente d’oeuvre.

 

CONCLUSION :
On a la sensation que tout est faux, je m’explique, que tout ce documentaire a été fomenté par Banksy lui-même (et quelques complices) pour faire imploser le monde et le marché de l’art de l’intèrieur. Un dernier pied de nez ou une provocation comme souvent dans son travail, rappelez-vous les graffitis sur le mur de séparation en Israel et la Palestine ou les installations sauvages de ses vrais faux tableaux dans les plus prestigieux musées du monde.

Bref, un vrai régal pour les yeux et une belle histoire (presque trop) romancée pour un très bon moment et une multitudes de questions qui une fois de plus avec Banksy resteront mystérieuses.

 

Banksy le dit lui-même : « Tout est vrai, surtout les séquences où nous mentons tous autant que nous sommes ».

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7 réponses

  1. FracArt dit :

    Si c’est une farce elle est sacrément bien ficelée!
    Excellent film au passage ;)

    • walter dit :

      Content de savoir que tu Es apprécie le film… Plein de petits détails me donnent a penser que Banksy se joue une fois de plus du monde ( de l’art )
      C’est presque trop parfait cette histoire…

      Affaire a suivre donc !
      :)

  2. mr edo dit :

    Alors la MERCI! Je viens d’le revoir (parc’que j’l’ai télécharger gniéééééééé pas bien) quand je me suis dit exactement la même chose, je suis sur que c’est du faux!
    Non seulement ça correspond trop bien a l’esprit « banksyesque » mais en plus y’a plein d’petits détails: prises de son trop parfaites pour une simple caméra; cadrage, images et paroles qui renvoient a la blague (notamment les dernières mn du film); le sujet thierry et un cliché parfait de faux artiste plein de pognon :D, le prétexte de son obsession pour les caméras permet d’avoir sur’ment le documentaire le plus fournis en image jamais vus! (idéal les images pour raconter une histoire et accroché le public) le fait que « mr brainwash » accepte qu’on fasse un documentaire qui se fout de lui est aussi peut crédible.. A ouai a la fin il est dit qu’il a fait la dernière pochette de madonna : j’ai chercher l’image y’a sa signature dessus avec un coeur sur le i xD

    Bodel j’l’avait déja trouver génial la première fois pour son questionnement du qu’es qu’un artiste finalement mais la j’adore encore plus! Me languit d’rematter ça pour voir les trucs que j’ai pas capté :D

    • walter dit :

      Hey Mr EDO
      Merci de ce long commentaire et de cet enthousiasme débordant… ça fait plaisir ! J’ai vu le film 2 fois et la seconde fois tu vois apparaitre d’autres petits détails presque trop parfaits qui font penser que ce film est une oeuvre d’art elle même et surtout pas un témoignage sur le street art. Jolie complicité de tout ce petit monde.

      Je suis assez surpris car certains médias ont chroniqué le film au premier degré… Soit ils en en effet pas vu le film mais lu le dossier de presse soit c’est à ne rien y comprendre !

      Pour en savoir un peu plus sur le street art, rendez-vous le 12 janvier avec JR et son film « Women are Heroes ».

      Au plaisir.
      w

  3. mr edo dit :

    Women are Heroes, c’est noté! Ouai ça s’rait pas étonnant de la part de la presse, des fois faut bien remplir les pages! :D mais bon j’m’avance un peux honnêtement j’ai lu aucune critique dessus. Peut être que c’est une conspiration géante aussi aha
    Exactement le film est une œuvre (même si l’cinéma c’est déjà d’l’art maaaais bon), la ou j’aime c’est qu’elle est vraiment accessible et intelligible pour tout le monde, chapo!
    Merci d’avoir rep ;)

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